lundi 27 décembre 2010

Marbeuf




« Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage,
Et la mer est amère, et l'amour est amer,
L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer,
Car la mer et l'amour ne sont point sans orage.

Celui qui craint les eaux qu'il demeure au rivage,
Celui qui craint les maux qu'on souffre pour aimer,
Qu'il ne se laisse pas à l'amour enflammer,
Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage.

La mère de l'amour eut la mer pour berceau,
Le feu sort de l'amour, sa mère sort de l'eau,
Mais l'eau contre ce feu ne peut fournir des armes.

Si l'eau pouvait éteindre un brasier amoureux,
Ton amour qui me brûle est si fort douloureux,
Que j'eusse éteint son feu de la mer de mes larmes. »

                                                                                                       Marbeuf

vendredi 17 décembre 2010

Ces nouveaux petits métiers....Hommage au Théâtre de l'unité...

Cet article m'amusa beaucoup à l'époque...
Dans le courant de l'été 2000, Libé publiait  à la rubrique spectacle, un article intitulé Ces nouveaux petits métiers. Signé par C. Hyafil, il présente un spectacle intitulé Les petits métiers, mis en scène par le Théâtre de l'Unité.

Les chercheurs de cette compagnie ont bûché dur afin de trouver une solution à la montée du chômage et ont inventé toute une série de nouveaux petits métiers tels que :
~ passeurs de temps,
~ vendeurs de petits riens,
~ souffre-douleur,
~ insulteurs,
~ promeneurs de vieilles dames,
~ créateurs d'étincelles,
~ démorveurs,
~ torcheurs,
~ donneurs d'heure,
~ essuyeurs de lunettes,
~ montreurs de vie en rose,
~ calmeurs d'enfants,
~ mangeurs de surplus alimentaire,
~ vendeurs de repos,
~ liseurs de guerre et paix,
~ fumeurs à votre place pour vous éviter le cancer...

Aujourd'hui, pour rendre hommage à tous ces chercheurs, acteurs, théâtreurs et autres inventeurs, je me suis attelée à la  poursuite de  leur dur labeur...

Dans une société hyper-technologique, où la poursuite du bonheur est devenu utopique...
Tentons de sauver le genre humain d'une épidémie fort probable de petits maux de rien, en inventant des petits métiers de rien.
On ne pourra peut-être pas tout/tous les soigner, mais on peut  tenter le coup....qui sait on arrivera peut-être au moins à  leur redonner le sourire....

~ amortisseurs de coup dur,
~ diseurs de vérité,
~ monteurs de meuble Ikea,
~ empêcheurs de tourner en rond,
~ raconteurs d'histoires cochonnes,
~ empêcheurs d'arriver en retard,
~ distributeurs d'anti-dépresseurs,
~ annonceurs de bonnes nouvelles,
~ rouleurs de joints,
~ sourieurs de rue,
~ payeurs d'impôts à votre place,
~ inventeurs d'histoires d'amour....

Allons! aidez-moi un peu....

mardi 14 décembre 2010

Lents Dehors...

Ne t'occupes pas de ce qu'on écrit sur toi, que se soit bon ou mauvais. Evite les endroits où l'on parle de livres. N'écoute personne. Si quelqu'un se penche sur ton épaule, bondis et frappe-le au visage. Ne tiens pas de discours sur ton travail, il n'y a rien à en dire. Ne te demande pas pour quoi ni pour qui tu écris mais pense que chacune de tes phrases pourrait être la dernière.

Sois gourmande ma chérie...ne sacrifie rien. Nourris ce qu'il y a dans ton esprit et ce qu'il y a dans ton coeur, et ne laisse pas l'un dévorer l'autre. Ainsi tu ne seras jamais prisonnière.


Lents dehors, Philippe Djian. Bernard Barrault, 1991.

samedi 11 décembre 2010

Plaisir d'écrire...


Que je me présente un peu : je suis répétitrice de français dans une Académie privée, une école privée disons, (T.E.S.E, nous sommes en cours de création du Blog de l'école!) à Ibiza, et nous encadrons des élèves qui suivent leur scolarité avec le CNED . Je m'occupe du français (classe de seconde) et de l'espagnol ( seconde, première, terminale).
Je suis passionnée de littérature et d'écriture, je me suis toujours intéressée à l'acte d'écriture, tant pour son  intérêt littéraire que pour son pur côté créatif...Ecrire est/et créer...bloguer...
Imaginez ma joie d'avoir découvert de monde de la blogologie, si tard, hélas! Je me suis longtemps crue de la vieille école, mais à vrai dire j'adore la technologie et toutes les possibilités qu'elle offre à des gens qui, comme moi, sommes passionnés et recherchons communiquer notre passion, partager des découvertes de lectures, et recevoir des conseils de lectures...surtout!
Je revendique  de nouveau une grande humilité en matière de lecture et d'expérience d'écriture. Je ne suis certainement pas une grande lectrice, et encore moins une grande écriveuse... 





samedi 4 décembre 2010

Bonheur insolent...

Ces amants-là ont du souffrir beaucoup l'un comme l'autre, pour avoir un tel besoin de se faire du bien, de se donner du bonheur.
Sur le ponton, ils se sont enlacés, ont goûtés leur peau salée.
C'est insolent tout ce bonheur, a-t-elle dit.

dimanche 28 novembre 2010

Réflexions blogologiques...

C'est vraiment intéressant de créer un blog, c'est créatif, très ludique et en même temps ça a un côté quasi inespéré, un moyen de communication, comment dit-on déjà, global......Ce qui me donne la chance aujourd'hui de partager des moments de vraie poésie...

Avec beaucoup d'humilité, car je ne me considère pas comme une grande lectrice, je publie des textes  qui sont pour moi des fragments de chefs-d'œuvres, des instants de lecture où on se sent très proche de l'écrivain, vous savez quand on a cette impression un peu orgueilleuse que l'écrivain nous parle au creux de l'oreille... , comme si parfois, sous une forme ou une autre, dans un sonnet ou bien caché au fond du chapitre V d'un roman,  se cachait une vérité...une certitude... Comme si  les mots avaient une vie propre et pouvaient toucher notre inconscient  ou notre âme, que sais-je?...et nous parler un langage pur et limpide comme une évidence...une certitude...

Les citations que je publie dans ce blog n'ont aucun ordre logique, ni de préférence, ni d'importance.  
Je rêve déjà du jour où j'aurai plein de commentaires dans mon blog et d'autres membres que mon fiancé adoré (merci mon amour d'être mon premier membre !! C'est adorable...)
 En tout cas, je vais tout faire pour rendre ce blog le plus vivant possible....
Et je renvoie bien-sûr à la lecture des œuvres citées...

jeudi 18 novembre 2010

Et si c'était vrai...

Personne n'est propriétaire du bonheur, on a parfois la chance d'avoir un bail, et d'en être locataire. Il faut être très régulier sur le paiement de ses loyers, on se fait exproprier très vite.
[...]
Chaque matin, au réveil, nous sommes crédités de 86400 secondes de vie pour la journée et lorsque nous nous endormons le soir il n'y a pas de report à nouveau, ce qui n'a pas été vécu dans la journée est perdu, hier vient de passer. Chaque matin cette magie recommence, nous sommes recrédités de 86400 secondes de vie, et nous jouons avec cette règle incontournable: la banque peut fermer notre compte à n'importe quel moment, sans aucun préavis; à tout moment la vie peut s'arrêter. Alors que faisons-nous de nos 86400 secondes quotidiennes?

Et si c'était vrai, Marc Levy (2000) Prix Goya du premier roman.

lundi 15 novembre 2010

Voyez comme on danse...

      Parce qu'il vivait dans le présent, il se refusait à toute spéculation sur l'avenir après la mort et à tout rappel inutile du passé. La vie était faite, à ses yeux, pour être consommée sur le champs et sur place. La vie était un produit de dégustation immédiate et qui ne tolérait aucune tentative de conservation artificielle. Ce n'était pas la peine de l'emballer, de la couvrir de nœuds pour faire joli, de l'exhiber derrière soi ni de pousser de grands cris. Ce qui était fini était fini et on n'en parlait plus.
Les amours qui s'effilochent exaspéraient Romain. Il ne lui serait pas venu à l'idée d'aimer une femme qui ne l'aimait pas ou plus. Tout ce qui ralentissait l'existence, tout ce qui s'attachait au passé ou regardait trop loin vers l'avenir lui paraissait insupportable. Il fallait aller vite et ne jamais regarder en arrière. Il s'étonnait un peu de me voir perdre mon temps à écrire des romans.

Voyez comme on danse, Jean d'Ormesson (2001 Prix Combourg)

Lents Dehors...

Je ne savais pas non plus pour quoi j'étais fait au juste. J'aimais bien lire et m'occuper du jardin. Jouer du piano lorsque j'étais seul. Pêcher avec Oli. Observer Edith et mes filles. J'aimais bien être seul dans le silence, de temps en temps. Je ne voyais pas quel genre de travail on pouvait m'offrir, eu égard à mon profil.


Lents Dehors, Philippe Djian (Bernard Barrault 1991).